Quand il est question de technique en photo

Ce billet, cela fait un moment que j'y pense...Mais quel sujet sensible et épineux! Je reçois régulièrement des mails me posant des questions techniques, me demandant des conseils pour le choix d’un appareil photo numérique (APN dans le reste du texte). J’essaie d’y répondre au mieux, avec mes connaissances. Alors pourquoi ne pas tout regrouper et y consacrer un billet ?

Je suis un photographe amateur et la photo est l’une de mes passions, rien de plus. Mes connaissances proviennent, des livres et revues que je lis régulièrement et des différents cours que j’ai pris. Mais surtout de mon expérience personnelle: rien de tel que la pratique pour se faire la main, comprendre, essayer et tester. Faire des milliers de photos pour trouver son style, sa façon de faire...Deux personnes devant le même paysage auront certainement 2 visions différentes de la chose. La photographie, c’est surtout quelque chose de personnel qui reflète notre “sensibilité” et notre intérêt face à un sujet.

Ce billet est là pour vous expliquer comment JE photographie mes plats, essayer de vous expliquer MES choix. Ce n’est en aucun cas la seule manière de faire, bien au contraire ! J’ai aussi décidé de ne pas faire un billet trop technique, c’est un choix personnel. Si vous avez des questions plus techniques, vous pouvez toujours m’envoyer un mail et je vous répondrai (dans la mesure du possible) avec plaisir. On y va ? N’hésitez pas à cliquer sur les photos pour les agrandir au besoin!
L’outil indispensable, l’appareil photo: Sujet très délicat car tout le monde n’a pas le même matériel. Par contre, je suis certain qu’on n’a pas besoin d’un appareil reflex pour faire de très belles photos. Les petits APN ont fait d’immenses progrès et donnent de très beaux rendus. Ne changez donc rien! On me demande souvent ce que j’ai comme matériel, voici donc ce que j’utilise le plus souvent pour mes photos

Boitier Nikon D300 avec grip (MB-D10) pour les photos verticales, un vrai plus
Objectifs de prédilection pour mes photos de plats : Un Nikkor 50mm f1.8, un Sigma 18-200mm f3.5-6.3 OS (stabilisé) et mon nouveau Sigma 105mm f2.8 macro (on en reparle après)
Trépied Manfrotto 190XB et tête rotule rapide
Déclencheur à distance

Mais l’appareil n’est qu’un outil. Certes il compte aussi dans la qualité de la photo, mais l’élément essentiel, c’est celui qui appuie sur le déclencheur et qui a composé sa scène...Pour vous dire, la photo de mon APN a été prise avec l’appareil intégré à mon...téléphone mobile, 3Méga pixel...comme quoi ;-)

La clef du succès: La lumière: Vous avez beau avoir le meilleur APN du monde, sans lumière, point de photo! C’est un élément essentiel pour avoir un beau rendu. Quelle soit naturelle ou artificielle, la lumière doit être suffisante pour faire des photos sans trépied. Je privilégie la lumière naturelle du soleil qui a un rendu plus généreux et agréable que la lumière artificielle. Mais ceci n’est pas sans conséquence: Devoir cuisiner pendant la journée et non pas le soir, cela devient encore plus dur l’hiver avec nos jours très courts. Lorsque ce n’est plus possible, j’emploie une ampoule spéciale ( AMPOULE SB28, 5200K) qui diffuse une lumière proche de la lumière naturelle.

Gérer cette lumière, la balance des blancs: Terme technique qui n’est pas très compliqué mais qui est extrêmement important. N’avez vous jamais été confrontés à des photos beaucoup trop bleutées ou, au contraire, beaucoup trop oranges? C’est à cause de la balance des blancs. L’œil humain est beaucoup plus complexe qu’un APN et notre cerveau permet d' interpréter les signaux que reçoit notre rétine. La lumière est (souvent) blanche, quelque soit la source. L’appareil photo n’a pas cette capacité! C’est à l’utilisateur de choisir son mode, qui est présent sur tous les APN: Lumière tungsten, ampoule à filament, lumière du jour, lumière flash, nuageux, autant d’options qu’on peut choisir. Certains APN ont aussi une fonction automatique, qui choisira pour vous...à vos risques et périls ;-) Rien de telle qu’une photo pour illustrer ceci:
La même photo réalisée avec les différentes balances de blanc: Vous voyez bien la différence entre les différents modes! Et petite astuce, ne négligez pas ce choix en vous disant qu’on peut tout retoucher avec un programme par la suite! Il y a bel et bien une perte d’information dans votre fichier jpg! La photo sera peut être mieux après retouche, mais pas forcément naturelle (ce n’est pas le cas pour les fichiers RAW qui ne sont pas affectés par ceci, mais tous les appareils ne peuvent pas produire des fichiers RAW).

Pas assez de lumière: Flash ou pas flash? Personnellement, j’évite au maximum l’emploie du flash en cuisine. Pourquoi ? Car j’ai souvent des plats blancs qui reflètent fortement la lumière. Mais bien utilisé, le flash peut être un outil très utile pour dégager certains parties sombres. Rien ne vous empêche de prendre une photo avec le flash pour voir le résultat.
Ici un exemple sur un récipient en verre, matière qui réfléchit fortement l’éclair produit (on voit une tache blanche sur la bas de la bouteille). Notez au passage que la balance des blancs a aussi changé lors de l’utilisation du flash.

Choix de l’environnement, sobre ou chargé?: Je vous parlais des assiettes blanches juste avant, la vaisselle et le cadre est aussi important dans la composition de la photo. Pour ma part, j’emploie souvent de la vaisselle sobre, blanche et sans fioriture. Ce qui me permet de jouer avec le contenu, les formes et les couleurs variées. Pareil pour mes “environnements” souvent composés juste d’un set de table simple. C’est un choix personnel, en aucun cas la seule manière de faire.
Pour illustrer ceci, la même bouteille sur un fond sobre ou un fond beaucoup plus bariolé. Les deux photos sont “réussies” mais la bouteille ressort beaucoup plus sur le fond sobre. Après, c’est une question de goût personnel et de ce qu’on veut faire ressortir dans la photo.

Statique, dynamique, le cadrage: On a souvent l’habitude de faire des photos soit à l’horizontale (format paysage) ou à la verticale (format portrait). Rien n’empêche de varier et faire des photos de biais. Attention cependant au cadrage !
Dans mon cas, trois cadrages différents. Le premier, un cadrage standard, verticale qui donne une image statique et très détaillées. Pas vraiment “d’émotion” ici si ce n’est une photo bien cadrée. La seconde est cadrée plus proche, on “entre” plus dans le produit. Mais attention, le texte n’est plus complet du coup...cela peut être un choix, mais il doit être décidé! Un angle peu commun pour la 3ème qui donne une impression plus dynamique. J’aime bien ce type de cadrage mais là encore, le mot pistache est fortement coupé...Tout dépend de ce qu’on veut montrer, une fois de plus!

La profondeur de champ ou comment mettre en valeur un plan: Sujet technique et mathématique, je vais essayer de faire simple ;-). Sur cet exemple, 3 photos réalisées exactement du même endroit (l’appareil était sur un trépied) et une mise au point de la netteté toujours au même endroit, à savoir sur le mot “vierge”. Vous voyez cependant que sur la première image, seule la bouteille au premier plan ressort, le reste de la photo étant flou (on n’arrive pas à lire le texte sur la bouteille orange, le mur du fond est très flou). Sur la seconde, le fond devient plus net, le flou diminue. Le flou est même absent sur la dernière photo, le mur et le texte étant très précis.
Tout ceci est une question de profondeur de champ! Très courte sur la première photo, étendue sur la dernière. Il est possible de jouer sur cette profondeur avec les appareils munies d’une fonction “A” dans les prises de vues: A = Aperture en anglais, l’ouverture. Elle se note avec un f..... Plus le chiffre est petit (f1.8, f2.8), plus l’ouverture est grande, plus la profondeur de champ est réduite. Inversement, un petite ouverture (grands chiffres f14, 22 et plus) donne une grande profondeur de champ...On peut donc jouer la dessus pour obtenir des jolis flous sur l’arrière de la photo, voir même devant et derrière. Pour ceci, rien de tel qu’un peu de pratique ;-) Et si vous voulez plus d’info, vous trouver plusieurs topics sur ce phénomène optique sur le net!

Photo, brute de décoffrage ou retouche ?: Le terme qui tue, retoucher une photo! Il ne faut pas croire que cela veut dire “bidouiller” la photo pour donner un résultat qui n’est pas du tout comme l’originale, mais plutôt comme une étape de post-traitement nécessaire pour profiter un maximum de vos photos. Le jpg est un fichier comprimé qui a perdu certaines informations. Il donc souvent bon de regarder un peu la photo et de voir si on peut la rebooster un peu en corrigeant le contraste, la balance des blancs ou la dynamique (histogramme) de l’image.
Ici, la première photo est une photo sortie directement de mon APN, sans aucune modifications. J’ai fait exprès de mettre la lumière proche et choisir une grande ouverture (f2.8) qui donne cette image un peu blanchâtre, flou sur les côtés. Une photo bof, n’ayons pas peur des mots. La même photo recontrastée et correction sur l’histogramme. Un rendu bien plus flatteur, des couleurs plus singulière et une image plus nette. Aucune triche la derrière, juste un post traitement. Et pour finir, ma préférée, une image noir et blanc qui donne très bien, la couleur n’apportant pas grand chose à la photo (dans ce cas précis). On voit très bien que la bouteille est vide sur les images en couleurs, ce n’est plus le cas avec la photo en noir et blanc. C’est juste un exemple avec une bouteille et non pas un plat...les couleurs sont surement moins important. Mais le noir et blanc fait aussi ressortir d’autres choses. Alors pourquoi ne pas essayer, cela coûte rien grâce au numérique!

Un mot bien mystérieux, la macro: Ah, que ce sujet peut me faire réagir...tout bonnement car ce mot est très souvent utilisé à (très) mauvais escient. Des objectifs macro, des options macro...tout ça pour dire que l’appareil ou que l’objectif peut faire des photos proche du sujet...rien à voir avec la macrophotographie! La vraie macro produit une image avec un rapport 1:1, ce qui n’est pas le cas sur les petit APN ni sur la plus part des objectifs soit disant macro! La macrophotographie s’utilise principalement pour faire des photos d’insectes, de fleurs ou autres très petites pièces.
Mon objectifs 105mm est un vrai macro, je peux aller jusqu’au rapport 1:1. Voilà une photo d’une pièce d’un euro, avec un rapport standard pour commencer, puis la photo en 1:1. Voyez la quantités de détails! Rien à voir avec une fonction pseudo-macro. Remarquez aussi que le fait de recadrer une image peut l’agrandir! Cependant, la qualité et la définition doivent être présentes au départ car cela ne va pas s’améliorer en agrandissant (gros pixels pas nets). La vraie macro n’est pas employée en photographie de nourriture, il n’y a pas d' intérêts de voir autant de détails sur un aliment !

Je pourrais encore vous parler des heures des photos, de techniques, de formules mathématiques ou de phénomènes optiques mais ce n’est pas le but de ce billet! Je le redis, voici ma façon de travailler, un exemple de ce que je fais. Ce n’est en aucun cas la seule manière de faire, bien au contraire ! A vous maintenant de tester et voir si cela peut vous être utile. La photo doit aussi rester un plaisir, alors amusez vous ;-) ! Et si vous voulez voir d’autres photos que celle de plats, c’est par ici ;-)

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